La Suzuki RGV 250 reste gravée dans la mémoire des passionnés de moto comme l’une des sportives les plus emblématiques des années 80 et 90. Cette petite bombe de 250 cm³ a marqué son époque par ses performances exceptionnelles et son caractère bien trempé. Revenons sur l’histoire et les caractéristiques de cette moto de légende qui fait encore rêver les collectionneurs aujourd’hui.
Naissance d’une icône du deux-temps
Lancée en 1988, la RGV 250 était la réponse de Suzuki aux autres sportives 250 cm³ deux temps qui dominaient alors le marché comme la Yamaha TZR250 ou la Honda NSR250. Avec son moteur bicylindre en V à 90° développant plus de 60 chevaux, la RGV se voulait une véritable machine de course homologuée pour la route.
Directement dérivée des motos de Grand Prix 250, elle bénéficiait des dernières technologies de compétition : cadre en aluminium, suspensions sophistiquées, freins puissants… Tout était pensé pour offrir des sensations proches d’une moto de course. Qu’en pensez-vous, la RGV 250 était-elle vraiment à la hauteur de ses ambitions ?
Un tempérament de feu sur route comme sur circuit
Avec son poids plume de 155 kg et sa puissance élevée, la RGV 250 offrait des performances époustouflantes pour l’époque. Capable de dépasser les 200 km/h, elle rivalisait sans complexe avec des motos de plus grosse cylindrée. Son moteur deux temps nerveux et rageur procurait des sensations grisantes, même si sa mise en action demandait un certain doigté.
Sur route sinueuse, la RGV se montrait vive et précise, invitant constamment à l’attaque. Sa partie cycle affûtée lui conférait un comportement proche d’une moto de course. Le freinage puissant avec ses étriers Tokico à 4 pistons permettait de retarder au maximum les freinages. Une vraie machine à sensations fortes !
Une utilisation exigeante au quotidien
Si la RGV brillait par ses performances, son utilisation au quotidien s’avérait plus délicate. La position de conduite très sportive, surnommée « crapaud sur une boîte d’allumettes », pouvait se révéler inconfortable sur longs trajets. Le moteur deux temps manquait cruellement de souplesse à bas régime, rendant la conduite en ville peu évidente.
Autre point noir : la consommation élevée en utilisation sportive, pouvant atteindre 11L/100km auxquels il fallait ajouter l’huile du graissage séparé. L’autonomie limitée et l’entretien exigeant en faisaient une moto réservée aux passionnés. Mais n’est-ce pas le propre d’une vraie sportive que de demander quelques sacrifices ?
Fiche technique de la Suzuki RGV 250
Caractéristique | Spécification |
---|---|
Moteur | Bicylindre en V à 90°, 2 temps, refroidissement liquide |
Cylindrée | 249 cm³ |
Puissance | 62 ch à 11 000 tr/min |
Couple | 4 m.kg à 11 000 tr/min |
Poids | 155 kg tous pleins faits |
Freins avant | Double disque 290 mm, étriers Tokico 4 pistons |
L’héritage de la RGV 250 aujourd’hui
Bien que sa production ait cessé en 1998, la RGV 250 reste une moto très recherchée par les collectionneurs. Les modèles en bon état se négocient à partir de 2000€, mais les exemplaires parfaitement conservés peuvent atteindre des sommes bien plus élevées. Sa rareté et son statut iconique en font une véritable pépite vintage.
La RGV 250 continue même de briller en compétition ! En 2013, elle décrochait encore une 5ème place au championnat de France VMA (Vitesse Moto Ancienne) pilotée par Anthony Seddiki. Une belle preuve de la qualité de sa conception, plus de 20 ans après sa sortie.
L’ultime évolution d’une ère révolue
La Suzuki RGV 250 représente l’apogée des sportives 250 cm³ deux temps. Avec l’arrivée des normes anti-pollution toujours plus strictes, ces petites bombes ont progressivement disparu du marché. Aujourd’hui, il n’existe plus de moto de route équivalente capable d’offrir un tel rapport poids/puissance dans cette catégorie.
La RGV 250 reste donc un témoin d’une époque révolue, celle où les constructeurs pouvaient proposer de véritables motos de course à peine civilisées. Une machine exigeante et sans compromis qui fait encore rêver les passionnés. Et vous, auriez-vous été tenté par l’achat d’une RGV 250 à l’époque ?