Le Voxan Scrambler restera comme l’un des modèles les plus emblématiques mais aussi les plus frustrants de la défunte marque française. Lancé en 1997 aux côtés du Roadster, ce trail néo-rétro avait tout pour séduire mais n’aura finalement jamais réussi à s’imposer. Retour sur l’histoire d’une moto qui suscite encore aujourd’hui de nombreux regrets.
Un concept séduisant sur le papier
Quand Voxan dévoile le Scrambler au Salon de Paris en 1997, le concept fait mouche. Son look baroudeur et sa philosophie « tout-terrain léger » séduisent immédiatement. La moto reprend les bases techniques du Roadster avec son gros V-twin de 996 cm3 et son cadre en acier, mais adopte une géométrie et des suspensions adaptées à un usage polyvalent.
Visuellement, le Scrambler ne manque pas de charme avec sa silhouette trapue, son réservoir bombé et ses doubles pots d’échappement remontés. Il incarne parfaitement l’esprit scrambler remis au goût du jour. Son style intemporel en fait d’emblée un objet de désir pour de nombreux motards.
Des qualités dynamiques indéniables
Les premiers essais confirment le potentiel du Scrambler. Son moteur délivrant 72 ch se montre à la fois coupleux et onctueux, parfaitement adapté à un usage routier décontracté. Le châssis offre un bon compromis entre stabilité et agilité, tandis que les suspensions à grand débattement apportent un réel confort.
Sur route comme sur chemin, le Scrambler fait preuve d’une polyvalence bienvenue. Sa facilité de prise en main et son caractère joueur en font une moto agréable au quotidien. Seul bémol, un poids un peu élevé qui pénalise les évolutions hors bitume.
Des débuts difficiles
Malgré ses qualités, le Scrambler peine à trouver son public dans les premières années. Plusieurs facteurs expliquent ces débuts poussifs :
- Des problèmes de fiabilité sur les premiers modèles, notamment au niveau de la distribution
- Un réseau de distribution Voxan encore balbutiant
- Un prix élevé face à la concurrence japonaise
- Une image de marque à construire pour Voxan
En 2000, Voxan revoit sa copie et lance une version améliorée baptisée Street Scrambler. Mais les ventes restent confidentielles malgré les qualités intrinsèques de la moto.
Un potentiel inexploité
Avec le recul, on ne peut que regretter que Voxan n’ait pas su ou pu exploiter pleinement le potentiel du Scrambler. Plusieurs pistes d’amélioration auraient pu en faire un vrai succès :
Un réservoir de plus grande capacité aurait permis d’augmenter l’autonomie, point faible du modèle. L’ajout d’un tête de fourche et d’accessoires « voyage » aurait renforcé sa polyvalence. Une version plus typée « trail » avec des jantes à rayons aurait élargi son spectre d’utilisation.
Malheureusement, les difficultés financières chroniques de Voxan ont empêché ces évolutions pourtant logiques. Le Scrambler est resté figé dans sa configuration d’origine jusqu’à l’arrêt de sa production en 2002.
Un héritage qui perdure
Malgré sa courte carrière, le Voxan Scrambler a marqué les esprits. Son style intemporel et son côté « joujou pour grands » en ont fait un objet culte pour de nombreux passionnés. Aujourd’hui encore, les exemplaires en bon état s’arrachent à prix d’or sur le marché de l’occasion.
Son influence se fait toujours sentir, comme en témoigne le succès des néo-scramblers modernes. Le Voxan Scrambler aura finalement été précurseur dans le retour en grâce de cette catégorie de motos.
Un goût d’inachevé
L’histoire du Voxan Scrambler laisse indéniablement un goût d’inachevé. Cette moto pleine de charme et de potentiel n’aura finalement jamais pu s’exprimer pleinement, victime des difficultés de sa marque. Ses qualités intrinsèques et son aura particulière en font cependant un modèle emblématique de l’aventure Voxan.
Avec le recul, on ne peut que regretter que ce Scrambler n’ait pas bénéficié des évolutions et du support marketing qu’il méritait. Il aurait sans doute pu devenir un vrai succès commercial et porter haut les couleurs de la moto française. Mais son histoire reste celle d’une belle occasion manquée, symbole des espoirs déçus de Voxan.
Qu’en pensez-vous ? Le Voxan Scrambler méritait-il un meilleur sort selon vous ? N’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires.