Test et histoire : Motobécane 350

La Motobécane 350, surnommée affectueusement « Tobec » par ses admirateurs, est une moto qui a marqué l’histoire du deux-roues français dans les années 1970. Bien que son destin commercial ait été décevant, cette machine audacieuse mérite qu’on s’y attarde pour comprendre ce qui en fait aujourd’hui un objet de collection prisé.

Une conception ambitieuse mais controversée

Lancée en 1972, la Motobécane 350 était le fruit d’une volonté de la marque de revenir sur le segment des moyennes cylindrées. Son moteur trois cylindres deux temps de 350 cm3 était une première pour un constructeur français. Certains ingénieurs étaient initialement réticents à l’idée d’un deux temps, mais le projet a finalement abouti sous l’impulsion de la direction.

La conception du moteur présentait plusieurs innovations intéressantes :

  • Cylindres chromés durs pour une meilleure longévité
  • Allumage électronique, une technologie d’avant-garde à l’époque
  • Injection électronique prévue sur certains modèles (finalement non commercialisée)

Côté partie-cycle, la 350 était plutôt orientée tourisme avec son cadre double berceau, sa selle confortable et son réservoir de 20 litres. Le freinage était confié à un imposant disque avant de 275 mm, une rareté à l’époque.

Un accueil mitigé malgré des qualités indéniables

Malheureusement, la 350 Motobécane n’a pas connu le succès escompté. Plusieurs facteurs expliquent cet échec commercial :

La presse spécialisée s’est montrée très critique, reprochant notamment à la moto son esthétique jugée trop « sage » face aux sportives japonaises. Le réseau de concessionnaires, habitué aux mobylettes, n’était pas préparé à commercialiser une moto de cette catégorie.

De plus, une hausse importante de la TVA sur les grosses cylindrées en 1973 a freiné les ventes. La crise pétrolière de 1974 a achevé de plomber les perspectives commerciales.

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Pourtant, les utilisateurs qui ont fait confiance à la Motobécane 350 ont généralement été satisfaits. La moto offrait de bonnes performances, un confort appréciable et une fiabilité correcte pour l’époque. Certains propriétaires l’ont conservée de nombreuses années, preuve de ses qualités intrinsèques.

Une production confidentielle qui en fait aujourd’hui une pièce recherchée

Au final, seuls 779 exemplaires de la Motobécane 350 sont sortis des chaînes de production entre 1972 et 1976. Cette rareté, couplée à l’aura nostalgique qui entoure aujourd’hui cette moto « maudite », en fait un objet de collection très prisé.

Les prix sur le marché de l’occasion peuvent dépasser les 5000€ pour un modèle en bon état. Le Motobécane Club de France œuvre à la préservation de ce patrimoine et organise régulièrement des rassemblements.

Qu’en pensez-vous ? La Motobécane 350 méritait-elle un meilleur sort selon vous ? N’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires !

Les évolutions avortées de la Motobécane 350

Le projet d’injection électronique

L’un des développements les plus intéressants prévus pour la 350 était l’adoption d’une injection électronique Bosch. Des prototypes ont été réalisés et les gains en consommation étaient impressionnants :

  • 3,7 L/100km à 5000 tr/min contre 7,5 L pour la version carburateurs
  • 8 L/100km à pleine charge contre 12 L pour la version carburateurs

Malheureusement, les difficultés financières de Motobécane ont empêché la commercialisation de cette version innovante. Seule une dizaine de machines ainsi équipées ont été assemblées.

La mystérieuse 500 cm3

Un autre projet ambitieux était l’extrapolation de la 350 en une version 500 cm3. Un prototype a été présenté au salon 1974 dans une livrée verte rappelant les Kawasaki d’usine.

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Cependant, les informations sur cette 500 sont contradictoires. Certaines sources affirment qu’il s’agissait simplement d’une 350 maquillée pour la présentation. D’autres évoquent la construction de deux blocs moteurs portés à 500 cm3, dont un aurait serré au banc d’essai.

Une chose est sûre : la 500 Motobécane n’a jamais dépassé le stade du prototype. Elle reste aujourd’hui entourée d’une aura de mystère qui fascine les passionnés.

L’héritage de la Motobécane 350

Malgré son échec commercial, la 350 Motobécane a marqué l’histoire de la moto française. Elle représentait une tentative audacieuse de renouveau pour l’industrie nationale face à la concurrence japonaise.

Ses qualités intrinsèques en font aujourd’hui une moto appréciée des collectionneurs. Sa rareté et son histoire mouvementée contribuent à son charme.

Que pensez-vous de cette page méconnue de l’histoire motocycliste française ? La Motobécane 350 aurait-elle pu connaître le succès dans d’autres circonstances ? Partagez votre opinion !