Les moteurs essence PureTech développés par le groupe PSA (désormais Stellantis) semblaient prometteurs sur le papier : compact, performant et économe en carburant. Pourtant, certaines versions se sont révélées particulièrement problématiques, au point de faire l’objet de rappels massifs. Quels sont les moteurs PureTech à éviter absolument ? Quels problèmes récurrents affectent ces motorisations ? Faisons le point sur ce sujet épineux qui concerne de nombreux propriétaires de véhicules Peugeot, Citroën, DS et Opel.
1. Le 1.2 PureTech de première génération (2014-2016) : le plus problématique
Le 1.2 PureTech produit entre 2014 et 2016 représente sans conteste la version la plus fragile et risquée. Ce moteur trois cylindres turbocompressé souffre de plusieurs défauts de conception majeurs :
La courroie de distribution humide : un talon d’Achille
Le principal problème vient de la courroie de distribution baignant dans l’huile moteur. Cette conception censée améliorer la longévité s’est avérée catastrophique. La courroie se dégrade prématurément, pouvant rompre dès 60 000 km avec des conséquences désastreuses. Les débris de courroie peuvent en outre obstruer la pompe à vide du système de freinage, compromettant la sécurité.
Consommation d’huile excessive
Ces moteurs sont également sujets à une consommation d’huile anormalement élevée, nécessitant des appoints fréquents. Cette surconsommation peut atteindre jusqu’à 1L/1000 km dans les cas extrêmes. Elle entraîne un encrassement accéléré du moteur et augmente les risques de casse.
Fragilité du turbocompresseur
Le turbo équipant ces moteurs s’avère particulièrement sensible à l’encrassement. Son remplacement peut s’avérer nécessaire dès 100 000 km, représentant une réparation coûteuse.
Compte tenu de ces multiples faiblesses, il est vivement recommandé d’éviter tout véhicule équipé d’un 1.2 PureTech produit entre 2014 et 2016, même proposé à prix attractif.
2. Le 1.2 PureTech de deuxième génération (2017-2019) : des améliorations insuffisantes
La deuxième génération du 1.2 PureTech, produite entre 2017 et 2019, apporte quelques améliorations mais demeure problématique :
Courroie de distribution améliorée mais toujours fragile
Une nouvelle référence de courroie a été adoptée, réduisant partiellement les risques de rupture. Néanmoins, le problème persiste et nécessite une vigilance accrue. Les intervalles de remplacement ont d’ailleurs été revus à la baisse : 6 ans ou 100 000 km au lieu des 10 ans initialement prévus.
Consommation d’huile toujours excessive
Environ 20% des véhicules de cette génération continuent de souffrir d’une consommation d’huile anormale. Ce phénomène touche particulièrement les versions 110 et 130 chevaux.
Fragilité des périphériques moteur
Certains composants comme la pompe à vide ou l’électrovanne de distribution variable présentent une fiabilité limitée, pouvant engendrer des pannes coûteuses.
Bien que moins problématique que la première génération, ce 1.2 PureTech reste à surveiller de près. Un historique d’entretien irréprochable est indispensable avant tout achat.
3. Le 1.2 PureTech de troisième génération (2020-2022) : fiabilité améliorée mais vigilance nécessaire
Les moteurs produits entre 2020 et juillet 2022 marquent une nette progression en termes de fiabilité :
Nouvelle courroie de distribution « dernière génération »
Stellantis a intégré une courroie censée résoudre les problèmes d’usure prématurée. Les retours terrain montrent effectivement une diminution significative des pannes, passant de 30% à environ 10% selon les modèles.
Consommation d’huile maîtrisée
Les cas de surconsommation d’huile deviennent plus rares sur cette génération, sans toutefois disparaître totalement.
Extension de garantie rassurante
L’extension de garantie à 10 ans ou 175 000 km proposée par Stellantis témoigne d’une confiance accrue du constructeur dans la fiabilité de ces moteurs.
Bien que nettement plus fiable, cette troisième génération du 1.2 PureTech n’est pas exempte de tout reproche. Un entretien rigoureux reste indispensable pour limiter les risques.
4. Le 1.6 PureTech : des problèmes spécifiques à surveiller
Le moteur 1.6 PureTech, bien que moins répandu, présente ses propres faiblesses :
Surconsommation d’huile chronique
Ce bloc souffre fréquemment d’une consommation d’huile excessive, pouvant atteindre 1L/1000km dans les cas extrêmes. Ce phénomène touche particulièrement les versions 150 et 180 chevaux.
Fragilité du turbocompresseur
Le turbo équipant ce moteur s’avère sensible à l’encrassement, nécessitant parfois un remplacement prématuré. Les versions 200 et 270 chevaux sont les plus exposées à ce risque.
Problèmes de distribution
Bien que moins problématique que sur le 1.2, la distribution du 1.6 PureTech peut présenter des signes de faiblesse. Un remplacement préventif est recommandé dès 120 000 km.
Le 1.6 PureTech, surtout dans ses versions les plus puissantes, nécessite une attention particulière et un entretien irréprochable pour limiter les risques de pannes coûteuses.
Quelles marques et modèles sont concernés ?
Les moteurs PureTech équipent une large gamme de véhicules du groupe Stellantis :
Peugeot
- 208
- 2008
- 308
- 3008
- 5008
Citroën
- C3
- C3 Aircross
- C4
- C4 Cactus
- C5 Aircross
DS
- DS3
- DS4
- DS7 Crossback
Opel
- Corsa
- Crossland
- Grandland
Certains utilitaires Toyota (Proace City) sont également équipés de moteurs PureTech dans le cadre d’un partenariat industriel.
Comment identifier un moteur PureTech à risque ?
Plusieurs éléments permettent d’évaluer le niveau de risque d’un moteur PureTech :
Vérification du numéro de série (VIN)
Le numéro de série du véhicule permet d’identifier précisément la date de fabrication et la version du moteur. Les caractères en positions 10 à 17 du VIN indiquent le numéro de production séquentiel.
Date de fabrication du moteur
La date de fabrication détermine la génération du moteur et son niveau de risque associé :
- Avant mars 2017 : risque maximum (première génération)
- Entre avril 2017 et juillet 2022 : risque moyen (deuxième génération)
- Après septembre 2022 : risque réduit (troisième génération)
Consultation des rappels constructeur
Stellantis a lancé plusieurs campagnes de rappel majeures depuis 2020. La consultation du site RappelConso permet de vérifier si un véhicule est concerné par un rappel en cours.
Que faire si votre moteur PureTech présente des problèmes ?
Face aux premiers signes de défaillance, une réaction rapide s’impose :
Ne pas ignorer les signes avant-coureurs
Un bruit de claquement au démarrage, une consommation d’huile anormale ou des fumées bleues à l’échappement constituent des alertes sérieuses nécessitant un diagnostic rapide.
Vérifier la garantie et les extensions
L’extension de garantie accordée par Stellantis couvre les défauts de courroie jusqu’à 10 ans ou 175 000 km pour les véhicules éligibles. Vérifiez si votre véhicule peut en bénéficier.
Contacter un professionnel pour diagnostic
Un diagnostic par un professionnel agréé reste indispensable pour identifier précisément l’origine des dysfonctionnements. Privilégiez le réseau constructeur pour maximiser vos chances de prise en charge.
Conclusion : faut-il absolument éviter les moteurs PureTech ?
Les moteurs PureTech, notamment ceux produits avant 2020, présentent effectivement des risques élevés de défaillances coûteuses. Cependant, les versions récentes offrent une fiabilité nettement améliorée. Quelques recommandations s’imposent :
- Évitez absolument les 1.2 PureTech produits entre 2014 et 2016
- Restez vigilant sur les versions 2017-2019, exigez un historique d’entretien complet
- Privilégiez les moteurs produits après 2020, idéalement après septembre 2022
- Optez pour un véhicule avec un kilométrage limité et un entretien irréprochable
- Envisagez les alternatives comme les moteurs BlueHDi diesel ou les versions hybrides récentes
Avec les précautions nécessaires, un moteur PureTech récent et bien entretenu peut offrir de bonnes performances. Néanmoins, la prudence reste de mise, surtout sur le marché de l’occasion. N’hésitez pas à faire réaliser une contre-expertise par un professionnel indépendant avant tout achat.